Bathurst > Tracadie > Miramichi
Et c'est un départ! Je m'arrête aussitôt pour une crème glacée et une carte. Satisfait, j'emprunte la route 11 vers Caraquet. Je tenais à suivre le golfe le plus possible mais le vent et le traffic me font perdre patience. Aux environs de Grande-Anse, je coupe à travers la péninsule acadienne vers Tracadie. La route à l'intérieur des terres est beaucoup plus tranquille et le vent est tombé. Le traffic augmente graduellement entre Paquetville et Tracadie. La route a un accottement d'un seul côté, une configuration étrange mais commune le long de la côte acadienne.
C'était la fête de Acadiens la veille et un grand spectacle a eu lieu au camping. Un orage violent est venu gâché le party. La pluie était si forte qu'on a dû remorquer des véhicules récréatifs embourbés dans le sol boueux. Je trouve un rare coin sec pour la tente et tombe d'épuisement. Demain sera la plus longue journée du voyage.
Debout tôt le matin, pas de déjeuner à préparer faute de réchaud. Je part tôt pour me rendre à Miramichi en espérant trouver une pièce ou remplacement pour mon réchaud. J'ai un bon vent de dos et ma moyennne se tient dans les 27-28km/h. La route 11 entre Tracadie et Miramichi comporte un mini-accotement de 18 pouces pour la majorité, parfois plus large, parfois rien du tout. Ça roule bien et j'arrive à Miramichi vers midi. Bien entendu, Canadian Tire n'a pas de pièce MSR, ni même de réchaud Coleman au nahpte à un brûleur. Heureusement, une annonce de boutique de plein-air dans les pages jaunes mentionne MSR et un appel confirme qu'ils ont le modèle recherché: MSR Dragonfly. Je rencontre Tim à sa maison. Après quelques tentatives de réparation infructueuses, Tim accepte de séparer un kit pour me vendre que la pompe. En plus, comme il ne pouvait faire de transaction interac et qu'une pluie fine débutait, au lieu de me renvoyer en ville pour retirer de l'argent, il me donne une facture et me dit d'envoyer ch`que à mon retour. Il me raconte quelques unes de ses propres mésaventures lors d'un voayage à moto à Terre-Neuve, où il lui-même recu l'aide d'étrangers. Tim m'envoie un courriel au cas où je perdais la facture. Je lui dis que je serai vraiment dans le trouble si je perd mon portefeuille. Cette dernière parole sera prémonitoire.
La pluie n'aura durée qu'un instant. Un poêle qui marche et tout un après-midi de libre, je décide de couper par la route 11 pour le parc Kouchibouguac. La route avec accotement est ennuyante mais belle, le traffic est modéré. J'arrive au parc au bout d'une journée de 147km.
Parc Kouchibouguac
Véritable paradis du vélo, le parc Kouchibouguac est parsemé de pistes cyclables. La faune est abondante, notamment la faune aviaire. La plage est longue et le sable est bon. Le parc comporte un camping pour cyclistes (le Petit-Large). Pour environ 10$, on y trouve de l'eau, bois de foyer, toilette sèche et un mât pour garder sa bouffe hors de portée des ours. Tout ça pour moins de 10$. Les douches les plus proches sont à 4-5km. Le site est tranquille. En fait, les employés du parc à l'accueil ne semblait même pas au courant de sont existence. Quand j'ai demandé s'il y avait du monde, on m'a montré la feuille d'occupation complètement vide pour tout le mois.
St-Louis-de-Kent > Shédiac > ÎPE
La route 134 est sans histoire. On trouve un accès internet au site d'information touristique et juste en face, un casse-croûte populaire servant des "lobster rolls", qu'on pourrait traduire par guedille au homard, de la viande de homard dans un pain à hot-dog.
À l'approche de Shédiac, le trafic augmente et la qualité de la route se déteriore, au point où c'était plus rapide de rouler sur l'accotement de gravier que sur la route. Shédiac est la station balnéaire de Moncton. On y trouve le monstrueux homard présent dans tous les journaux de cyclistes traversant le Canada. De l'autre côté du village hyper-touristique, la route 133 sera la pire du voyage. Pas d'accotement et traffic incessant de véhicule récréatif jusqu'à Cap-Pelé. Je n'ai plus d'énergie et paie le gros prix pour le privilège de passer la nuit entouré de maisons roulantes. L'attraction du jour fut un fou de bassan blessé qui semble chercher l'aide des humains.
Il a plu toute la nuit. Je profite d'une accalmie pour défaire et ficher le camp. Le reste de la route jusqu'au pont de la confédération est beaucoup mieux. Un superbe terrain de camping se trouve au parc provincial de Murray Corner. J'aurais dû pousser un peu plus la veille mais je doit me contenter d'y prendre une soupe chaude en guise de déjeuner.
Le soleil apparaît enfin et je parcours les derniers kilomètres sans histoire en direction du pont. Pour traverser le pont à vélo, il suffit de prendre le téléphone au centre d'information touristique. Je suis surpris de voir la quantité de monde traversant à pied. Au Nouveau-Brunswick, le cap Tormentine est un grand refuge d'oiseaux. Le centre d'information est utilise les dernières technologies pour réduitre au maximum l'utilisation d'eau potable dans les toilletes. À IPE, c'est tout le contraire: boutiques de bibelots et consommation à outrance. Je suis plutôt gêné que surpris. Je suis trempé et sens mauvais. Ça va être beau à l'intérieur de la navette.
La traversée du pont est ennuyante. Je pointe l'accotement large au chauffeur et il me sort la cassette concernant les dangers de traverser à vélo. Je pari que la route 133 à Shédiac est mille fois plus dangereuse...
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